12.27.2006

21 g


Biennale de design - design&shop - décembre 2006

Noémie Bonnet Saint Georges - Emilia Tillberg - Sandra Villet

Installation dans la boucherie Bornat - Saint Etienne

21 g: le poids de l'âme.
Toutes les âmes.
La chair se transforme.
Chaque pièce pèse 21 grammes.

La vidéo:
http://www.design-links.saint-etienne.fr/blog/index.php?2006/12/01/208-design-amp-shop

De dehors comme dedant...


Les âmes ... célestes



Les âmes ... terrestres


21g


6 heures du matin...



à table

12.22.2006

dernière expo : "chez mémé"

Biennale de design de Saint-Etienne

22 novembre - 3 décembre 2006


« Chez mémé »
sponsorisé par la Citée du design de Saint-Etienne.
Thème très actuel et universel, nous renvoie aux personnes âgées de notre entourage, parents, grands-parents... et plus directement à nous-même. Quel que soit notre âge, si nous ne sommes pas encore «vieux», nous sommes les vieux de demain.
Pour la Biennale de Design de Saint-Etienne 2006 nous avons proposé de
présenter l’exposition dans le couvent Saint Marie permettant une scénographie particulière qui soit comme «chez mémé». Chacun des artistes, designers, photographes, graphistes... ont été invité à travailler sur un projet autour de ce que représente cette expression: images, matériaux, formes, couleurs...
Cette exposition est initialement conçu pour Barcelone, ou elle sera présentée en avril 2007, à la galerie Off Ample.





Noémie Bonnet St Georges




Mamie Marmelade, lustre (bocaux).



Chez mémé tout s’accumule, s’entasse, s’amoncelle, se garde, dans une belle organisation, ou un émouvant fouillis.

Tapis cosi, pelottes de laines




Manu Chandès


N’ ayant pas eu le loisir de connaître mes grand-mères, le théme «chez mémé» ne relevait chez moi , aucun souvenir, aucun affect particulier, si ce n’est celui du manque lui-même.
Ma démarche fût donc dans un premier temps un travail «d’accaparation» des souvenirs d’autrui, afin de me construire une mémoire «chez mèmè».
La nourriture (et plus particulierement les desserts), apparu comme l’élément le plus souvent évoqué.
De là mon projet de me faire moi-même mon gâteau de grand-mère; un gros gâteau (2m de diamètre) pour compenser, par la taille, le fait de ne pas avoir existé vraiment; et, en carton, pour rester œuvre inutile, décor de théatre.



Brioche, carton


Claire Malen

A la manière d’Alice au pays de merveilles, une reconstitution d’un lieu en papier peint et à la télé, une grand-mère communiquant en chantant les chansons qui ont jalonné sa vie.

Installation, photo et vidéo


David Morel

Série de douze peintures tirées d’images de calendriers de la poste de 1981 à 1982, celle d’une époque révolue : mon enfance. «Chez mémé» m’a permi de travailler sur cette image de l’enfant du début des années 80, vision kitch et sirupeuse, innocence formatée, sourire forcé. L’enfance perdue, tel est le sujet traité, vision du bonheur altéré, l’enfant a grandi, l’adulte a été trompé.

Février 1981 , huile sur toile


Emilia Tillberg

pouf la pelotte

Témoins
Mes grands mères étaient toutes les deux des «grand mères brioches».
Les récits de leur jeunesse, ce qu’elles ont vécu, ce qu’elles avaient été, devenait pour moi des extraits de films en noir et blanc, lointains et
granuleux.
Elles étaient ce que je voyais; des brioches, des bonbons, un peu enrobées, un peu trop ridées avec beaucoup de temps pour s’occuper de leur fiertés : leurs enfants et leurs petits enfants.
Toutes les deux restèrent entre MON monde et un autre monde, vertigineusement lointain. Elles étaient les ultimes témoins entre le temps anciens et le présent.
Grand-mère Märta voulait absolument qu’on apprenne à tricoter comme elle l’avait appris de sa mère. Je détestais ça, et je ne pensais qu’a jouer aux
«orphelins pourchassés par la police vivant sauvagement dans les arbres
entourés par des crocodiles mangeurs d’hommes». Je ne comprenais pas que c’était important pour elle de transmettre ce qu’elle avait appris de sa mère. Après de nombreux fiascos je saisissais enfin la technique; c’est simple : un fil de laine qui cours à travers des nœuds. Il suffit d’avoir de la patience pour que la laine se transforme lentement en un pull, une écharpe, un bonnet, des moufles, des chaussons, des chaussons, des chaussons....
Alors que mes chaussons restaient à moitié faits, mon écharpe s’est transformé en une limace gerbant de la ouate entre ses mailles trop écartées. Patience...
Le tricot est une technique très ancienne. J’ai lu qu’il etait venu d’Asie en Europe au moyen âge et qu’il avait contribué à l’amélioration de la condition de vie. Grâce à cette technique les gens pouvaient facilement faire des vêtements qui leur tenaient chaud. Le tricot a sauvé des vies...
Si je racontais à ma grand-mère qu’il y a une machine à tricot numérique très avancée montée par un artiste, capable de fabriquer des motifs extrêmement complexes juste en rentrant des données et en appuyant sur un bouton, elle tomberait morte. Elle l’oublierait, surtout, au bout de cinq minutes, son cerveaux étant froissé comme un viel habit, oscillant entre passé lointain, passé proche et faisant un mélange délirant avec le présent. Delirium Démences. Elle a la capacité colorée de fêter le nouvel an trois fois de suite la même semaine. Mais elle a contribué à transmettre, ainsi que toutes grand-mère, peut être les ultimes témoins, de génération à génération, transmettre quelque chose qui ne s’oubliera jamais, même si, aujourd’hui, à 90 ans, sénile, ma grand-mère ne sait même pas que je suis sa petite fille Emilia.


Pelotte la pouf


Sandra Villet

Les dessous de mamie, lampe (miroir sans teint)

Mémé collectionne et conserve avec soin. Elle construit ses souvenirs, les pages d’une histoire de sa vie qu'elle raconte au travers de fragments méticuleusement exposés sur ses étagères.
Chaque pièce de la collection est ainsi figée, substituée à son usage et à son usure. Des riens deviennent précieux, objets de curiosité, d'orgueil, et d'envie. Quasi sacralisés ils sont mis en scène et, à l'envie, révélés ou dissimulés au regard extérieur.




Visite




fin de chantier




Inauguration de la nouvelle ligne de tram, novembre 2006
en partenariat avec les entreprises Eurovia, Sistra et Colas
Noémie Bonnet Saint Georges
Manu Chandes
Emilia Tillberg
Sandra Villet
Depuis deux ans Saint-Etienne est un chantier.

Volonté d'améliorer l'environnement urbain et construction d'une deuxième ligne de tram ont mis la ville entièrement à nu. Petit à petit, de gênes en états de crises face à des travaux omniprésents et prolongés se sont définis de nouveaux espaces, plus clairs et dégagés, plus propres et plus verts.

Pour marquer la fin "enfin" des travaux nous avons proposé à la municipalité une intervention comme un clin d'oeuil à ce long et chaotique accouchement.

Le projet a pris la forme de 8 installations ponctuelles le long d'un parcours défini suivant la nouvelle ligne de tram et réutilisant, en les détournant, un certains nombre d'éléménts de chantier caractéristiques. Inspirées de la végétation et de son foisonnement, en réponse aux désordres accumulés par un projet urbain titanesque, chacune des interventions est une mise en scène végétale des outils de chantier. D'éléments perturbateurs ils deviennent éléments graphiques et poétiques.



HERBES FOLLES - parvis de la gare de Châteaucreux
matériel: gaines plastiques rouges




inauguration de la ligne de tram...sans tram

HAIE - jardinet place Fourneyron
matériel: panneaux de chantier



MAUVAISES HERBES - avenue de la Libération
matériel: panneaux réfléchissants


LIANES - jardin du Lycée Fauriel
matériel: gaines plastiques rouges


ROSEAUX - tente Place de l'Hotel de Ville
matériel: cônes de chantier



ROCHERS - parvis de la gare de Châteaucreux
matériel: résille plastique orange



HAIE - grilles du Musée d'Art et d'Industrie
matériel: panneaux de déviation




HERBES FOLLES - jardin du Musée d'Art et d'Industrie
matériel: gaines plastiques rouges


la pause s'impose...